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Doulber, Escape from the 80’s

 

Phélios

Arcade

ppc ou G3/4/5

Syst. 9.x, OSX
640x480
milliers de couleurs

2001

environ 24 Mo compacté

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Doulber
Doulber
Doulber
Doulber
Doulber

(article rédigé par moi-même, initialement publié dans feu Macaj')

On finirait pas penser que dans le monde des jeux vidéo, c’est un peu comme dans le jazz, il s’y trouve des standards régulièrement remis au goût du jour par les développeurs. Dès lors, il devient plus délicat d’évaluer ces jeux dont l’originalité de principe est absente puisqu’ils s’appuient sur une mécanique interne déjà éprouvée et validée par les générations antérieures. En revanche, cela a l’intérêt de faire découvrir aux jeunes joueurs certains classiques.
C’est au monument Boulderdash que la société Phélios a choisi de s’attaquer en sortant Doulber, Escape’s from the 80’. Boulderdash, dont la première version a dû sortir sur Commodore 64 vers 1984, présentait quelques dizaines de tableaux vus en coupe dans lesquels un mineur creusait des galeries à la recherche de diamants, provoquant des éboulements dont il était la première victime, en outre il croisait quelques monstres qui cherchaient à lui faire la peau. Comme la plupart des jeux de cette époque, Boulderdash était d’une difficulté certaine et requérait astuce et tenacité.

Doulber reprend donc l’intégralité des éléments du jeu (diamants, monstres, pierres, coulées de lave) qu’il adapte aux évolutions technologiques et esthétiques. Le héros est désormais une charmante fourmi mauve et rondelette qui marche en canard dans de grandes tennis blanches à bandes oranges. Avec ces paupières tombantes et son air affairé, il faut bien dire que le personnage est réussi.
Doulber offre une grande jouabilité et la prise en main est immédiate. La fourmi se dirige horizontalement et verticalement à travers des tableaux assez vastes qui se déplacent en scrolling vertical et horizontal ; il faut noter qu’il n’existe aucun plan miniature des niveaux, si bien que le joueur découvre chaque niveau et les dangers qu’il recèle au fur et à mesure des scrollings, ce qui pimente ce jeu qui sans cela serait un peu fade.
Pour passer d’un niveau à l’autre, Doulber doit avoir amassé le nombre de diamants requis dans le temps imparti, elle doit également trouver la sortie et échapper à quelques insectes malfaisants somme toute aisément contournables mis à part une sorte de termite munie de grosses pinces (Darker) au comportement moins prévisible.
D’un point de vue technique, le jeu est proprement fait, il est fluide et peu fonctionner sur de petites configurations au prix cependant de quelques ralentissements. On peut parfois remarquer quelques blocages sur les écrans d’accueil, en raison notamment de la petite vidéo du générique, mais rien de rédhibitoire. Esthétiquement, l’ensemble est assez joli, certains des tableaux ayant des couleurs criardes à souhait et la petite musique de fond est variée
.
Entre une technologie plus puissante, un personnage bien campé, un concept de base ayant fait ses preuves, on pourrait penser que Doulber a de quoi nous faire passer de nombreuses bonnes heures de casse-têtes et de suées. Malheureusement, c’est là où le bât blesse, au bout de quelques tableaux, Doulber finit par devenir ennuyeux et répétitif, à cela plusieurs raisons.

Doulber aurait pu reprendre intégralement le design de chacun des niveaux d’origine, difficiles il n’est pas certain que les joueurs actuels aient la patience de se creuser la tête pendant des heures. Les 50 niveaux proposés sont donc d’un nouveau cru mais de qualité inégale. L’un des grands intérêts de ce type de jeu, ce qui les rend attractifs, se trouve dans le dosage de la difficulté qui va croissant de tableau en tableau, ajoutant à chaque fois un nouvel ingrédient par rapport auquel il faut trouver la parade adéquate. Sans ces petites mauvaises surprises, le jeu devient vite lassant et mécanique.
Or, que se passe-t-il avec Doulber ? Nous nous déplaçons dans cinq « mondes » différents, mais si l’on enlève les musiques d’ambiance et la décoration, on a toujours l’impression d’être au même endroit. Ces changements esthétiques n’apportent en effet aucun ingrédient nouveau n’étant pas intégrés au gameplay. Du coup, ce sont toujours les mêmes dangers et les mêmes ennemis qui guettent Doulber, ensemble dont on fait le tour dès les premiers niveaux. On aurait aimé que ces dangers-là soient un peu plus situés avec, par exemple, des monstres au comportement différent selon les mondes visités, et des difficultés de terrain plus particulières.

À ce côté répétitif, ajoutons l’inégale qualité des niveaux entre eux. Compléter un tableau extrêmement simple après s’être consciencieusement cassé les dents sur le précédent, pourquoi pas ? C’est en quelque sorte le repos du guerrier. Que le premier niveau de chaque monde soit aisé, nous n’avons rien contre ce soucis pédagogique qui accompagne le joueur dans son appropriation d’un nouveau décor… Si à cela nous ajoutons les tableaux de difficulté très moyenne qui se jouent uniquement sur la rapidité d’exécution, il ne reste finalement qu’une poignée de niveaux demandant un peu de sagacité et ne pouvant être résolus du premier coup (personnellement j’ai bien apprécié le niveau 19 qui dissimule quelques pièges retors).

Pour conclure, Boulderdash demeure un grand jeu proposant des défis renouvelés au joueur. À mon avis, une bonne réinterprétation de ce standard ne devait certainement pas se borner à rafraîchir les éléments esthétiques en édulcorant ce qui en faisait l’attrait : une intégration des difficultés qui aille dans le sens d’un plaisir ludique renouvelé.
Doulber est un bon produit, agréable et proprement réalisé mais peut-être pas assez difficile pour les joueurs habitués à ce type de jeu. On aurait souhaité plus de niveaux, plus de monstres différents, et des éléments de décors réactifs et propres à chaque monde ! Le plus aurait été d'inclure un éditeur de niveaux n’aurait pas été une mauvaise idée.

Quoi qu'il en soit, ne boudons pas notre plaisir, Doubler mérite amplement d'être redécouvert, grâce à CarbonLib, il tourne sur des configurations anciennes aux prix cependant de quelques ralentissements et de problèmes d’affichage durant les phases de générique. Malheureusement l'éditeur Phélios a disparu des radars depuis plusieurs années, et c'est bien dommage.

 

 

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